jeudi 11 octobre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Le lead vocal de Rastamen, sacré Top d'Or reggae 2005, rencontré lors du lancement de la cérémonie ?'Haut de gamme 2007'', Joss parle de sa nouvelle vie en Allemagne et de son parcours depuis sa consécration. Entretien.

Rastamen, sacré Top d'Or reggae 2005. Depuis cette date plus d'apparition dans les médias. Où étais-tu passé ?
C'est à cause de la machine touffue du show-biz ivoirien que des talents apparents sont obligés de ramer d'avantage. Je ne souffre pas pour autant car ma carrière est avant tout ma passion et Dieu merci, elle est prometteuse.

Ce Top d'Or a-t-il été une simple émulation pour toi ?
Le Top d'Or a reconnu mon talent mais n'a eu aucun suivi et c'est vraiment dommage car, nous, on ne déprave pas les m?urs, mais on délivre plutôt la bonne nouvelle. L'Afrique n'aide pas ses talents mais veut seulement en profiter. La plupart des personnes ne sont pas à leur poste. Ainsi, on oublie le devoir pour se consacrer au "gombo". Toutefois, je dis merci à tous de m'avoir distingué Top d'Or, j'adore mon trophée et je donne en ce moment même un souffle nouveau à ma carrière.

Ton rebondissement est très marqué car tu es à l'affiche de Steel Pulse qui sera bientôt en concert en Côte d'Ivoire. Quel sens donnes tu à cette scène ?
Elle est de très grande signification pour moi. Après le Top d'Or et même depuis la sortie de mon album, il n'avait jamais été offert une pareille scène à Rastamen. On a manqué beaucoup de rendez-vous. Le Top d'Or après avoir confirmé mon talent, il est de mon devoir de me fraterniser avec le public. De revenir en famille. Cela suppose alors que je dois donner le maximum de moi. C'est une occasion pour moi d'asseoir mon autorité maintenant en Côte d'Ivoire. Depuis la sortie de l'album, j'ai toujours voulu rester ce que je suis. C'est-à-dire ?'Number one'', pas pour autant être hautin mais, quelqu'un qui ne se sous-estime pas. J'ai sauté sur l'occasion de cette scène avec Steel Pulse et j'ai dû ajourner mon voyage en Allemagne lorsque j'ai été invité par David Sosoo et François Yrius sous recommandation de Désiré Parker. J'invite tout le monde à s'attendre à quelque chose de très brûlant. C'est l'annonce d'un retour et je dois prouver beaucoup car j'ai beaucoup de choses à prouver.

Dans cette projection que réserves tu pour ton prochain album ?
Je réserve ma participation à la paix en Côte d'Ivoire car il est nécessaire que j'y contribue. Cela fait référence à l'expérience de la leçon. Il faut pouvoir tout mettre dehors afin de pouvoir apaiser les gens, pouvoir tout décrier parce que la leçon est toujours douloureuse. On ne peut pas passer sur la peine des hommes surtout quand on veut parvenir à la paix.

Déjà avec le premier album, tu as embouché la trompette sous la forme d'un engagement spirituel et philosophique. Penses-tu réellement que le message est passé ?
Les messages passent forcement. Il n'y a que le temps qui les propage entendu par là tout ce qui se déballe dans le temps, tout ce qui concourt à corroborer la grandeur de quelqu'un ou les messages d'un artiste.

Quitter la Côte d'Ivoire pour l'Allemagne est-ce refuser une localisation de la musique de Rastamen ?
Non. Je suis allé en voyage en Allemagne. Je reste basé en Côte d'Ivoire. Après la petite expérience acquise de mon voyage, je reviens pour essayer d'asseoir les bases de ma notoriété en Côte d'Ivoire.

Peux tu donc nous faire une esquisse de tes projets dans le temps ?
Ce qui est important c'est d'asseoir à tous les prix quels que soient les sacrifices mon autorité pour essayer de repartir en Europe. Il faut que ce soit la Côte d'Ivoire qui me serve de tremplin. Il faut que vu de dehors je sois reconnu originaire de la Côte d'Ivoire. Je n'ai pas envie qu'on m'identifie à celui-là qui vient des îles ou à un Ivoirien qui a passé de longues années en Europe. Parce que souvent cela peut prêter à confusion. Je veux être un produit de la Côte d'Ivoire brandissant le drapeau de son pays. Actuellement, je peaufine mon prochain album et juste après le concert de Steel Pulse je repars en Allemagne. Je serai de retour en Côte d'Ivoire pour prendre part à un Festival de musique. Je vais m'atteler à ne rater aucun rendez-vous en Côte d'Ivoire.

Les premiers pas d'un artiste sont faits de douleurs et de sacrifices. Est-ce le cas pour Rastamen, premier album, Top d'Or 2005 ?
Beaucoup de sacrifices ont été consentis. Toute une carrière reste un sacrifice. Pour parler du début, je dois admettre que j'ai fait et continue de faire des sacrifices. Mais, je ne vis ni dans la douleur ni dans la tristesse. Je suis en plein dans ma carrière et je ne souffre pas du tout.

Comment présentes-tu aujourd'hui l'avenir pour l'ensemble musical Rastamen qui semble dispersé et manquant d'homogénéité depuis que tu t'es retiré en Allemagne?
Peut-être que les musiciens d'un même groupe doivent rester ensemble. Mais, après l'expérience de la Côte d'Ivoire, il a été nécessaire des comparaisons et essayer de mieux grandir. La somme de toute cette expérience me permettra de travailler de concert avec les autres et d'ordonner utilement le travail.
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